SORTIE DE ROUTE, le cabaret de la dernière chance

création 2024

Texte de Daniel Violette, en résidence d'écriture début 2023 au tiers-lieu "La Maison d'Icelle" de La Celle-Dunoise 23

Le cabaret « Le Majestic » va fermer ses portes définitivement. Après plus d’un an de loyers impayés, les artistes ont préféré quitter les lieux avant que la procédure d’expulsion ne soit engagée. Seuls deux employés, Violette et Dany sont restés, et pour sauver leur « gagne-pain », ils décident de remplacer les artistes avec leurs propres numéros de music-hall. Pour travailler à nouveau, il faut convaincre le propriétaire du cabaret d’annuler l’avis d’expulsion, et de leur faire cadeau des loyers impayés. Une seule solution : la prise d’otage, ils décident alors de le kidnapper…

 

 

 

La note d’intention de l’auteur

 

Dans « Sortie de route », le propriétaire du lieu est totalement impuissant devant les revendications de ses kidnappeurs puisqu’il ne les voit pas, il ne les entend pas et qu’il ne parle pas, il ne peut donc pas comprendre les motivations de ces individus qui veulent simplement garantir leur travail en sauvant leur entreprise. Bien que ligoté et bâillonné sur une chaise, son état de marionnette / objet le libère de son statut de victime, il incarne, par son immobilité propre à l’objet, le témoin aveugle, sourd et muet de cette petite humanité qui se déchire pour sauver son entreprise, c’est à dire sauver sa peau, une image limpide pour illustrer la surdité de la classe dirigeante face à ceux qui réclament plus de justice sociale et fiscale, pour illustrer l’indifférence, voire le mépris des pouvoirs politiques et financiers pour les « petits », les citoyens de seconde classe, ceux qui triment pour payer leurs factures, et tous les autres, ceux qui vivent dans la précarité et qui perdent chaque jour un peu plus l’espoir d’accéder à des conditions de vie décentes.

 

Les personnages de « Sortie de route » sont les représentants de cette « petite » humanité en souffrance qui ne se sent plus respectée, et ils sont prêts à tout pour faire valoir leurs droits, quitte à prendre en otage leur propriétaire parce qu’ils sont menacés d’expulsion. Dans cette situation extrême, chacun va bien sûr exprimer ses revendications, mais il va aussi laisser parler ses craintes, ses doutes, ses angoisses, ses frustrations, ses moments de folie, ses fantasmes, SA CAPACITÉ À FAIRE LE MAL, COMME NOUS TOUS. J’ai aussi imaginé les rêves de chacun pour leur donner CHAIR sur une scène de music-hall, avec des chansons, de la musique d’inspiration sud-américaine, boléro, tango argentin, du country-blues, des corps fragmentés pour raconter la fragilité de nos existences avec de la marionnette / objet, des numéros de cirque, jonglage / acrobatie / funambulisme comme métaphore de la vie.

 

Distribution

Isabelle Violette : jeu, chant, guitare, piano et mise en scène

Daniel Violette : texte, jeu, chant, clarinette, percussions, décors et marionnettes, mise en scène

Dominique Cardon : musique